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Discours du Président de la République lors de la cérémonie officielle de lancement de l’Assurance Maladie Universelle

 

 

 

 

 

 

 

 

Mesdames et Messieurs,

 

Chers Compatriotes,

Il est des occasions, comme celle qui nous réunit aujourd’hui, qui donnent tout son sens et son poids au devoir de solidarité d’une Nation et qui mettent chacun d’entre nous face à ses responsabilités en tant individu et tant qu’acteur d’une collectivité.

En effet, vous l’avez constaté, si nous sommes tous vulnérables face à la maladie, nous ne sommes pas égaux face au système de soins.

Comme viennent de le démontrer les nombreux témoignages, le coût d’une ordonnance et d’une consultation représentent des sommes importantes même pour ceux de nos concitoyens qui disposent d’un revenu moyen. Que dire donc des plus modestes.

Les familles sont donc confrontées à des choix difficiles dans les périodes les plus incertaines de leur vie. Le paiement direct rend de fait inaccessible même certains soins de base et contribue à la paupérisation de nos populations ainsi qu’à la dégradation de leur état de santé.

Aujourd’hui, notre système de sante pensé au départ pour être généreux et inclusif a atteint ses limites. Il montre des défaillances qui doivent nous interpeller.

Et pourtant, notre État n’a jamais lésiné sur les moyens accordés à la santé de nos concitoyens. Du fait de notre politique volontariste axée sur le développement humain nous avions fait le choix d’investir massivement dans ce secteur à travers la multiplication des infrastructures sanitaires sur l’ensemble du territoire. Pour autant, cela n’a pas eu l’effet escompté sur l’accès de la population aux soins. On voit encore trop souvent les centres de sante communautaires engorgés, tandis que persistent les flux des ruraux vers les structures de la capitale parfois même pour des soins de base.

Nous avons investi dans la formation des cadres de sante, pour pallier au manque de personnel médical qualifié afin de garantir l’égalité en matière de qualité des soins.

Nous avons multiplié par trois le budget de la santé. Pourtant force est de constater que ces efforts budgétaires ne se reflètent pas dans la qualité des soins délivrés. De même, les coûts pour les patients dans les structures publiques demeurent onéreux.

Face à cette situation jugée alarmante, il apparaît évident qu’une réforme profonde du secteur de la santé et de son financement s’impose pour restaurer l’équité, rétablir l’équilibre et rationaliser des dépenses pour regagner la confiance des djiboutiens en leur système de soins.

La réforme de l’assurance maladie que nous engageons aujourd’hui, n’est que le prélude de ce qui sera la refonte complète et en profondeur de notre système de santé. Ceci dit, cela n’augure pas pour autant une remise en question de la générosité dont nous devons faire preuve. Bien au contraire, nous réformons pour que nos ressources servent à bâtir un système équitable qui fournit des soins de qualité à tous. Et surtout bâtir un système plus juste qui donne plus à celui qui en a le plus besoin.

Mesdames et Messieurs,

Lorsqu’une famille doit choisir entre un repas et des médicaments, la collectivité dont elle est issue doit s’interroger. Pour un peuple qui a la solidarité chevillé au corps, qui a pour socle la cohésion sociale, il est impensable de laisser s’accentuer de telles inégalités.

C’est pourquoi, il était urgent que cette réforme voit le jour pour réactiver la chaîne de solidarité nationale.

Cette réforme je l’ai voulu d’abord orientée vers les besoins des plus démunis, vers ceux et celles qui font parfois des choix dramatiques et pour qui le moindre mal suffit à les faire basculer dans la pauvreté extrême.

Cette réforme je l’ai ensuite voulu pour celles et ceux qui sont des membres actifs de notre société, qui travaillent, qui se lèvent chaque matin et font des métiers parfois difficiles pour subvenir aux besoins de leurs familles mais pour qui un accident ou une maladie sérieuse signifie la perte du revenu, la dépendance et donc, l’appauvrissement.

Cette réforme je l’ai aussi voulu pour soulager celles et ceux qui supportent seuls les traitements longs et coûteux liés aux maladies chroniques. On le sait, une hypertension artérielle ou un diabète mal suivie du fait des paiements associés au suivi médical aboutissent le plus souvent à des maux bien plus graves et même fatals tels que les AVC ou les insuffisances rénales.

Les raisons sont donc nombreuses pour que nous demandions à chacun, quel que soit sa capacité contributive, d’apporter sa pierre à l’édifice afin de restaurer ensemble la justice sociale face à ce grand aléa de la vie qu’est la maladie.

Mesdames et Messieurs,

Le droit à la santé est un droit fondamental et universel. Concrétiser cette universalité est certes un choix ambitieux mais qui demeure, chacun doit en avoir conscience, éminemment coûteux. Peu importe, nous y mettrons le prix mais exigerons l’efficience à tous les niveaux.

Il est donc important de bannir certains comportements égoïstes car le succès autant que l’échec de ce projet dépendront en grande partie de notre façon de préserver ce qui deviendra un acquis social dont nous pourrons être fiers.

Je vous remercie

 

 

 

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